Les neiges d'antan

Après avoir lancé ce blog avec un premier article sur le football d'hier et d'aujourd'hui, je m'étais tenu à distance de mon clavier. Aujourd'hui, l'envie m'a pris d'alimenter ce blog bien pauvre en contenu.

Et c'est en évoquant notre bon vieux gouvernement que je voudrais relancer son activité. Je suis devenu un fan incontesté de la série Kaamelott diffusée sur M6, je me plais à voir le bon roi Arthur s'arracher les cheveux à essayer de mener la quête du Graal et administrer son royaume, entouré d'innombrables incompétents. Dans la fiction, ces derniers ne se posent en tout cas pas en arrogants donneurs de leçon, tandis que le chef de l'Etat n'est quant à lui pas un arriviste dénué de tout sens politique. Néanmoins, je ne vais pas m'attarder sur son cas aujourd'hui, on en a déjà trop dit.

Faisons plutôt un rapide tour d'horizon des principaux acteurs de cette mascarade.

Christine Lagarde

Elle est pas loin de la palme. Derrière un visage parfaitement antipathique, se cache une ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi parfaitement en accord avec les problèmes de son temps. Jamais un ministre n'avait réussi à régler aussi facilement deux problèmes nationaux des plus épineux : celui du prix du pétrole et celui du pouvoir d'achat. Son génie pousse le croquant standard à utiliser son vélo pour se déplacer. Idée lumineuse qui résout d'un coup d'un seul celui des millions de personnes qui parcourent une centaine de kilomètres par jour et qui n'ont d'autre choix que d'être véhiculés. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour sortir de telles idioties, toute fière de poser ostensiblement sur un vélo, elle croit sincèrement que tous ceux qui peuvent se passer de leur voiture l'ont attendue. Les succès du Vélov' à Lyon d'abord, puis du Vélib' à Paris sont la preuve de cette prise de conscience collective. Du coup, pour faire des économies, comme l'a si bien fait remarqué Guy Bedos à l'époque, les marins-pêcheurs bretons utiliseront le pédalo ! Je me demande où on va... Je vous en fiche mon billet qu'elle en fait brûler du carburant pour se déplacer celle-là. N'aurait-il pas été plus simple de geler les taxes que l'Etat impose sur le prix à la pompe  au-delà d'un certain montant au litre ?! Ce serait bien sûr oublier que plus le prix du pétrole augmente, plus le porte-monnaie de notre cher Etat gonfle. De quoi s'offrir des gueuletons pompeux avec quelques despotes qui parsèment la planète...
Et puis, il y a le pouvoir d'achat. Le grand enjeu de la campagne Sarkozy. Mis à part travailler plus (quelle idée géniale ça aussi, on aurait jamais pensé qu'en travaillant plus, on pourrait gagner plus), madame Lagarde nous informe qu'il faut faire les soldes. Brillant, remarquable même...  Et comme si son image n'était pas suffisamment discréditée, la voilà qui se rend au supermarché pour se rendre compte des prix des produits de base.
Un ami me disait l'autre jour que ses déclarations lui faisaient penser à la célèbre phrase humoristique : "S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche". C'est bien vu et à peine exagéré. Des fois, il vaut vraiment mieux se taire, c'est certain.
Pour conclure, non contente d'être en dehors des réalités qui sévissent pour chaque citoyen français, le foutage de gueule est total. Merci encore, madame Lagarde.

Roselyne Bachelot

Elle arrive pas loin derrière... Outre son incompétence connue de tous, son comportement est vraiment pitoyable. Je serai bref. Dernier exemple en date : elle a déclaré que son emploi du temps ne lui permettait en aucun cas d'assister à la conférence mondiale contre le SIDA. En allumant ma télévision ce matin, je l'aperçois trinquant avec notre médaillé d'argent en escrime aux Jeux de Pékin, se dorant la pilule et ne s'inquiétant que d'une chose : le nombre de médailles françaises. Affligeant. Le foutage de gueule est là aussi royal. Merci également à notre spécialiste du sport et de la santé, qui explique aux médecins quels médicaments sont plus indispensables que les autres...

Sans oublier, Brice Hortefeux, bien choisi pour mener une politique d'immigration tout bonnement scandaleuse.  C'est ce monsieur qui a affirmé que les sans-papiers n'étaient pas "des citoyens honnêtes, propres". Rachida Dati, notre belle garde des sceaux tenue en laisse par Sire Nicolas, Bernard Laporte, l'ami de Sarko propulsé là comme on pourrait propulser Sébastien Loeb ministre des transports, ou encore l'ami Xavier Darcos qui donne des leçons au professorat, lui qui ne sait même pas effectuer un produit en croix, et j'en passe... 

Pour lancer des idées comme ça à l'aveuglette, histoire de dire qu'on a changé quelque chose, ils sont nombreux. Mais dès qu'il s'agit de se creuser les méninges, d'être efficace, voire de bousculer les consciences, il y a nettement moins de monde - n'est-ce pas madame Boutin, "scandalisée  qu'on puisse envisager de donner la mort à une femme parce qu'elle souffre et qu'elle est difforme", farouche opposante à l'avortement de surcroît-.

La voilà, notre fine équipe, autour de laquelle trône le Président le moins cultivé qu'on ait jamais vu, tout en étant le plus arrogant et le plus sûr de lui...
Je pense que ça fait bien longtemps qu'on est pas tombé aussi bas.

Après avoir vu un bien joli match entre Chelsea et Liverpool, rien d'étonnant à ce que la réflexion du jour porte sur un sport si noble qu'il ne cesse de nous passionner.

Pourtant, je pense qu'il arrivera un jour où il me désintéressera. M'intéressant de près à son histoire, j'en suis venu à m'interroger sur la façon dont il a évolué. Du point de vue du jeu, tout va plus vite : les joueurs sont meilleurs physiquement, les défenses plus solides et les schémas tactiques toujours plus aboutis. Rien de tout cela n'est étonnant, dans la mesure où le football s'est considérablement professionnalisé. Les entraînements dont font l'objet les joueurs sont quant à eux des plus précis.

Dans ce contexte, il ne faut pas douter du fait qu'un Kopa eut été tout aussi étincelant qu'un Zidane s'il avait évolué à ses côtés, bénéficiant ainsi des mêmes structures d'entraînement.

Néanmoins, le problème est ailleurs. Il concerne les valeurs du sport. Celles que l'opinion a été surpris de voir véhiculées par le rugby lors de la dernière Coupe du monde, tant le décalage avec le football, sport numéro un sur la planète et véritable opium du peuple, est gigantesque. D'ailleurs, Winston Churchill disait "Le rugby est un sport de voyous pratiqué par des gentlemen, le football est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous". Effectivement, le mauvais esprit, la tromperie et la tricherie ne sont pas de mise dans le monde de l'ovalie. De même, l'attitude des supporters de rugby est plus festive et disciplinée, tandis que le football semble attirer comme des aimants les fanatiques, les assoiffés de haine et de sang. Ne tombons nonobstant point dans le manichéisme opposant un rugby tout beau tout propre à un football totalement souillé, bien que le contraste soit saisissant.

Je vous passerai ici l'éternel refrain relatif à l'empire du pognon faisant du foot une véritable industrie, fait qui paraît en tout cas incontestable. Ainsi, sans caricaturer, le jeu est devenu une production et chaque club essaye d'avoir un rendement
toujours meilleur. L'avantage est donc largement donné, et ce encore plus qu'avant, aux clubs les plus fortunés. Monsieur Aulas l'a bien compris, ce qui explique le succès de Lyon à l'échelle nationale. De surcroît, l'exploit sportif est devenu relativement rare, tandis que le spectacle rassemble toujours plus de monde.

De ce fait, nous sommes rentrés dans une ère où tous les moyens sont bons pour gagner. Que de plongeons dans la surface, de tirages de maillots dans ces mêmes 16,50 mètres (toute la difficulté du football ne réside t-elle pas dans le fait qu'il faut savoir marquer quelqu'un sans commettre de faute ?!), que d'intox pour obtenir un corner, une touche, un coup-franc, un penalty ou encore un carton à l'encontre d'un adversaire. La liste serait longue. La très grande majorité des protagonistes agissent de la sorte. Les actes de fair-play relèvent de l'exception.  Nous pouvons être surpris que cette notion existe encore.

Par conséquent, la race des seigneurs s'éteint. Les joueurs du style de Cristiano Ronaldo sont malheureusement bien trop nombreux par rapport à ceux du style de Steven Gerrard (quelle classe !).

Enfin, les férus de foot semblent, de manière générale, ne pas s'en préoccuper plus que cela, adhérant ainsi tels des moutons de Panurge à ce système dénué de la moindre morale. Facile d'accabler des arbitres obligés de lutter face à autant de malhonnêteté.

Il me semble bien qu'autrefois lorsqu'un joueur était battu dans un face-à-face, il acceptait son sort et n'attrapait pas son adversaire par la manche. De façon générale, les duels étaient joués de manière franche et correcte.

En conclusion, notre époque raffole de grands joueurs et de grandes équipes produisant un jeu attrayant, il y en aura d'ailleurs toujours ; cependant, le football me fait de moins en moins rêver et je crois ne pas être le seul. Le monde dans lequel nous vivons en est en partie responsable.

Pour finir cet article qui fait déjà de moi un vieux réac (je n'ai que vingt ans !) aux yeux de mes lecteurs, je me vois obligé de citer notre maître à tous, Monsieur Georges : "Le seul reproche au demeurant, qu'aient pu mériter mes parents, ce de n'avoir pas joué plus tôt, le jeu de la bête à deux dos. Pardonnez-moi Prince, si je suis foutrement moyenâgeux.".

Je crois qu'il vaut mieux en rire en effet...